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Affichage des articles du mai, 2021

Résister à l'enseignement de l'Église: droits de l'Homme, morale, culture laïque

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En Europe occidentale, nous observons que les religions séculaires s'effritent tandis que d'autres s'infiltrent. Assurément, nous sommes loin d'en avoir fini avec les zélateurs de la Vraie Foi Révélée qui présente la bizarrerie d'être plurielle. Il s'en dégage l'image d'un Dieu qui se cache, délivre des messages contradictoires et présente un trouble dissociatif de l'identité. La diversité des croyances révèle qu'elles sont des constructions culturelles dépourvues de fondements objectifs. Il n'est pas raisonnable d'obéir aux propagandistes d'un Dieu si mal défini. Pourquoi l'homme s'accroche-t-il à des croyances dites sur l'au-delà, mais qui sont en fait au-delà de toute vraisemblance? La réponse est - ô révélation - à situer entre nos deux oreilles, c'est-à-dire dans notre cerveau. Se contenter d'arguments d'autorité est une capitulation de l'esprit. Les religions œuvrent à dramatiser l'existence : l’œ

L’État doit-il privilégier une religion ?

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 Plantons le décor et mettons en perspective: les crucifix sont accrochés dans les salles de classe et le Conseil d'État occupe une place officielle dans la procession de la Fête-Dieu. Les entreprises sont soumises à un impôt ecclésiastique, et tous les contribuables participent au financement, par le biais des impôts ordinaires, de la faculté de théologie catholique romaine. L'État de Fribourg (Suisse) considère-t-il que les agnostiques et les indifférents à la religion sont des brebis égarées qu'il doit, si possible, ramener dans le bon troupeau ? Quand les chrétiens proclament leur espérance que le siècle à venir redeviendra religieux, espèrent-ils relancer l'endoctrinement ? De même qu'il existe une raison d'état, peut-on invoquer une raison d'Église qui l'emporte sur le respect des personnes ? Vivons-nous dans un état crypto-confessionnel, c'est-à-dire non confessionnel dans ses déclarations et son apparence, mais confessionnel dans son intérieu

Le cléricalisme à la mode de Fribourg (Suisse)

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 En 1978, quand j'ai été engagé comme professeur dans un collège du canton de Fribourg, il était impératif d'avoir une confession agréée, même pour enseigner les mathématiques. Comme j'avais volontairement omis la rubrique religion de mon curriculum vitae, le directeur d'établissement a exigé que je la rajoute. En 1980, soupçonné d'entretenir des rapports avec une secte, un collègue professeur de français a été licencié. L'État s'occupait de la vie privée des enseignants afin de s'assurer de leur conformité idéologique. Un trait caractéristique de l'intolérance consiste à diaboliser celui qui ne partage pas les pseudo-vérités de la communauté. Dans ce contexte, j'ai dû cacher mon athéisme. C'est ainsi que j'ai été privé de liberté religieuse durant de nombreuses années. La situation n'ayant évolué que lentement, je n'ai jamais su à quel moment j'ai recouvré ma liberté de croyance. Le cléricalisme s'est atténué, mais il de

Le cléricalisme, plus jamais ça!

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 Dans le canton du Valais (Suisse), le catholicisme fut religion d’État jusqu'en 1973, ce qui me valut de passer toute mon enfance et ma jeunesse dans une société profondément cléricale. Le présent texte a pour but d'expliquer, dans un cas particulier, le fonctionnement intime du cléricalisme, vu de l'intérieur par l'adolescent que j'étais. L'école primaire (1955 – 1960, Fully) Les garçons et les filles étaient séparés dans deux bâtiments distincts. Quoique l'école fut publique et obligatoire, la journée type commençait par la récitation du catéchisme. Le livre, constitué de questions-réponses, devait être récité par cœur. Arrivés à la fin du livre, nous recommencions au début, et ainsi de suite pendant toute la durée de l'école primaire. Le dimanche, les écoliers avaient rendez-vous devant l'école afin de se rendre à la messe, en colonne par deux, sous la conduite du « régent » (nom régional donné à l'instituteur). Les présences étaient contrôlé